Paul Bérenger se dit craindre que la réforme électorale et le financement des partis politiques restent lettres mortes
Pour le leader de l’opposition, ce discours-programme constitue une shopping list avec laquelle il n’a pas de « major quarrel ». « C’est une liste de déclarations d’intentions qui ne pose pas de problème », a-t-il dit. Selon lui, ce programme reprend largement celui du Remake et de l’Alliance PTr/MMM.
Mais, il dit craindre que deux mesures fondamentales restent lettres mortes comme cela a été le cas en 2000/2005 malgré les recommandations de deux Select Committees. Il a cité en premier lieu la réforme électorale. « On nous a promis une réforme électorale avec une dose de proportionnelle, mais le système de best losers sera maintenu ». Or le 5 mars dernier, le Premier ministre a fait comprendre que son gouvernement a l’intention de réintroduire le recensement communal. Il a aussi exprimé sa crainte que le projet de présenter une Financing
Political Party Act subisse le même sort. Il a a aussi parlé des mesures fondamentales qui ont changé de nature entre le programme électoral et le programme gouvernemental. Ainsi, alors que le programme électoral de l’Alliance Lepep annonce la création d’une Financial Crime Commission qui enquêterait elle-même sur les cas de fraude et de corruption, le programme gouvernemental parle d’une FCC qui supervisera le travail de l’ICAC. L’autre point concerne la possibilité pour les officiers de police de se joindre à un syndicat. Il s’est interrogé à ce propos sur la vraie signification du terme syndicat. Quant aux manquements, il a déploré que le discours-programme ne fasse pas mention de Tromelin et de l’Affaire MedPoint. Il s’est demandé s’il ne fallait pas avoir une commission d’enquête afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Il a aussi déploré qu’il n’y ait eu aucune référence à Jin-Fei et à Neotown et pas un mot sur la commission d’enquête sur la MTC, la Game Authority et la police des jeux et finalement pas un mot sur les fonds spéciaux qui ont été créés par l’ancien régime.
Il dit aussi constater un manque d’information sur l’avenir de la Banque de développement qui devrait devenir une SMEs Bank. De plus, le programme ne pipe mot sur le hedging à la STC et à Air Mauritius, alors que cela a coûté des milliards de roupies aux consommateurs et contribuables, a-t-il ajouté.
Abordant le chapitrepolitique, il a déclaré : « que le MMM a fait une erreur en concluant une alliance avec le PTr. Le MMM a eu tort et aurait dû aller seul aux dernières élections malgré le risque d’une alliance entre le PTr et le MSM ». Pour lui, ce qui est important pour le MMM c’est son programme.
Il a conclu son discours en disant qu’à moins de 100 jours depuis l’arrivée au pouvoir de l’Alliance Lepep, la désillusion commence à s’installer dans le pays mais il a promis que le MMM soutiendra toutes les mesures qui correspondent à ce programme et s’opposera à celles qui vont en sens contraire.