Paul Bérenger réaffirme ses craintes après l’explication du ministre Beebeejaun
Le dossier énergétique, le projet CT Power, l’achat de six Airbus A350 par Air Mauritius, les élections générales, le métro léger, les Administrations régionales, la situation au Proche Orient et au Champ-de-Mars sont autant de sujets abordés par Paul Bérenger lors de la conférence de presse hebdomadaire du MMM, samedi 19 juillet.
Revenant sur le dossier énergétique, Paul Bérenger a insisté qu’un black-out d’ici 2015 est à craindre. Le pays est en train de jouer avec le feu, selon lui. La réponse du ministre Rashid Beebeejaun au Parlement la semaine dernière confirme le risque de black-out dans le pays, soutient-il. Il décrie le pari risqué du ministre Beebeejaun et du CEB. « Les solutions du gouvernement pour assurer une fourniture énergétique adéquate portent notamment sur l’achat de quatre générateurs de 15 mégawatts pour permettre au pays de produire de l’électricité d’ici 2015 et convaincre la centrale de Médine et de Beau-Champs de renouveler leur contrat. J’ai de forts doutes que les deux machines pour la production de 15 mégawatts d’électricité chacune soient opérationnelles en novembre 2015 comme l’affirme le ministre alors que la ‘closing date’ pour l’appel d’offres a été fixée le 11 septembre 2014 », soutient-il. Quant à la deuxième solution avancée, c’est peu probable qu’ils acceptent, a souligné le leader de l’opposition. Car, dit-il, Beau-Champ a déjà expliqué qu’il avait décidé d’envoyer ses équipements en Tanzanie. « Selon mes renseignements, ils ne sont pas intéressés car le prix que propose le CEB n’est pas intéressant pour eux. Nous sommes en train de jouer avec le feu », martèle Paul Bérenger.
En ce qui concerne le projet CT Power, le leader du MMM estime que la réponse du ministre Beebeejaun est encore plus grave. « Selon Beebeejaun , si le projet n’est pas mis en place, nous ferons face à un ‘power shortage’ en 2017. Or, à ce jour, nous ne connaissons ni les actionnaires derrière le projet et encore moins la situation financière des promoteurs. La balle est dans le camp du ministère des Finances qui ne peut donner son feu vert aussi longtemps qu’il n’obtienne pas des renseignements sur les promoteurs du projet CT Power », a-t-il ajouté.
Le leader du MMM renouvelle, dans la foulée, son appel pour que des experts de la Banque Mondiale fassent une évaluation objective sur les besoins énergétiques du pays. « Nous saurons alors s’il y a urgence de lancer un appel d’offres international pour la production de 50 et 100 mégawatts. CT Power aura sa chance de participer à cet exercice d’appel d’offres », fait-il ressortir.
Répondant à une question de la presse sur la déclaration de Somduth Dulthumun, Paul Bérenger a déclaré : « Qu’est-ce que Dulthumun connaît dans la production de l’électricité ? Nous ne pouvons pas jouer avec le destin du pays sur les bêtises de Dulthumun ».
La tenue des élections générales
Interrogé sur la déclaration de Navin Ramgoolam en début de semaine à l’effet que le Budget serait présenté cette année et qu’il comptait bien terminer son mandat qui s’achève en 2015, Paul Bérenger répond : « Je ne crois pas qu’il y aura la présentation du Budget en novembre et la tenue des élections l’année prochaine. ‘Ramgoolam pe met dimoun lor ene fos la pis’. » « Ramgoolam peut dire que les élections se tiendront en 2015. Les gens sont libres de le croire. Moi, je ne le crois pas du tout ». Le leader du MMM affirme que plus « on tarde avec les élections, plus on fait un tort terrible au pays. C’est en tant que patriote que j’insiste pour que les élections aient lieu le plus vite possible, mais dans un délai raisonnable. » Et d’ajouter : « Je respecte les prérogatives du Premier ministre, mais on parle là du pays. Il est dans l’intérêt de Maurice que les élections se tiennent avant 2015. ‘Pays zordi anpandan’. Tout fout le camp. ‘Nepli ena gouvernement. Nepli ena desizyon’ ».
Le leader du MMM précise que le MMM prendra sa décision d’aller seul ou avec un partenaire aux législatives en temps et lieu. « Ce qui ne change pas, c’est notre programme », soutient-il. Pour lui, le pays a vivement besoin d’un gouvernement solide qui donne l’exemple.
Air Mauritius
Paul Bérenger s’élève contre la décision d’Air Mauritius d’acheter à la veille des élections des avions à plus de Rs 40 milliards après le précédent de Rs 5 milliards que le pays a perdues dans le ‘hedging saga’.
« Le premier avion qu’Air Mauritius a choisi n’est même pas encore entré en opération. Probablement, le choix de cet avion a été le bon choix. Mais, avec la rapidité de cette décision, je ne crois pas qu’il y a eu des ‘négociations dures’ surtout que je ne fais pas confiance du tout à André Viljoen qui est à la tête d’Air Mauritius », dit-il.
Paul Bérenger se pose également des questions : « Il n’y a pas le feu à ce que je sache. Pourquoi alors autant d’urgence ? Le Premier ministre a-t-il été ‘fully brief’ sur ce dossier ? ». Il exige des garanties formelles afin de savoir si toutes les procédures ont été bien suivies car Air Mauritius devra rendre des comptes et justifier son choix et les conditions d’achat de ces avions après les élections.
« Je ne suis pas convaincu qu’Air Mauritius a mis toutes les chances de son côté pour avoir the ‘right plane’ à des meilleures conditions. Il n’est pas trop tard. Qu’on finalise le deal après les élections », recommande-t-il.
Métro léger
Le projet de métro léger impliquera des investissements considérables, a déclaré le leader du MMM. Sa Private Notice Question mardi prochain sera axée sur cette question, a-t-il annoncé. Il a dit, en outre, avoir relevé un paradoxe entre le projet de métro léger et la politique gouvernementale. L’Etat construit des routes et encourage les particuliers à acheter des voitures. Contrairement à Singapour où la population est encouragée à utiliser ce mode de transport et où une voiture privée coûte très chère.
Le ministre Aimée responsable des problèmes des marchands ambulants
Pour le leader du MMM, le ministre Aimée aura été une catastrophe aux Administrations régionales avec sa loi rétrograde. Il a rappelé qu’alors que la mairie de Port Louis avait négocié trois sites pour reloger les marchands ambulants, le ministre a repris le dossier. « C’est lui qui est responsable des problèmes des marchands ambulants et le problème entre les conseillers et le secrétaire de la ville à la mairie de Port Louis. Il porte l’entière responsabilité de la détérioration de la situation. Par sa façon de faire, il s’est disqualifié de par sa loi rétrograde et son ingérence dans les collectivités locales », selon lui.
Champ-de-Mars
Paul Bérenger a rappelé que trois mois de cela, il avait dénoncé la situation au Champ-de-Mars. « Il y a un vrai mafia. L’heure est à l’action. Il faut un grand coup de balai et de rotin pour nettoyer le Champ-de-Mars », a-t-il soutenu en blâmant le Mauritius Turf Club, le Gaming Board et la Police des jeux. Il dit attendre la réponse du PM aux questions parlementaires de Rajesh Bhagwan et de Nita Deerpalsing, mardi prochain.
La situation au Proche Orient
Paul Bérenger a réaffirmé sa solidarité totale au peuple palestinien particulièrement aux habitants de Gaza. Il a ajouté que si Israël se permet de faire ce qu’il fait c’est en raison de l’appui inconditionnel des États-Unis.