Le MMM souhaite un rééquilibrage de pouvoir entre le PM et le Président
Lors de la conférence de presse hebdomadaire du MMM, samedi 17 mai, Paul Bérenger a présenté les propositions de ce parti pour une 2ème République. Il s’est dit impressionné par le Draft Bill sur la réforme électorale, circulé vendredi. Il a aussi commenté les élections en Inde, l’affaire MITD, la situation à Macondé et les CJSOI qui doivent se tenir à Djibouti.
Parlant de la 2ème République, le leader du MMM a déclaré : « Il y a trop de pouvoirs qui sont concentrés entre les mains du Premier ministre. Il faut un meilleur équilibre entre le Président de la République et le Premier ministre ». Il se dit en faveur d’un rééquilibrage au profit de la démocratie. S’il propose que les pouvoirs et prérogatives actuels du Premier ministre restent inchangés, il estime que ceux du président de la République doivent augmenter.
Il a fait six propositions. Ce sont là les idées du MMM qui sont sujettes à des amendements, avance-t-il en invitant la population et la classe politique à avoir un débat sain sur la question. (i) Il recommande que le président de la République soit élu pour un mandat de sept ans au lieu de cinq pour que les législatives et l’élection présidentielle ne coïncideront pas. (ii) Que le président de la République soit élu au suffrage universel à un tour, au lieu d’avoir des scrutins à deux tours. Une telle pratique, indique-t-il, existe déjà en Zambie ou au Malawi. Le MMM s’oppose au second tour qui dit-il, peut devenir un danger pour un pays comme Maurice. (iii) Concernant la dissolution de l’Assemblée nationale: Que Maurice s’aligne sur l’Inde. Un président indien, indique-t-il, peut dissoudre la chambre basse à n’importe quel moment, alors qu’à Maurice, il ne peut le faire qu’à la demande du Premier ministre. (iv) Il faut accorder un pouvoir additionnel au président de la République. Celui de pouvoir présider le Conseil des ministres quand il le décide. Actuellement, le président de la République n’assiste pas au Conseil des ministres, même si le Premier ministre a le devoir de l’informer chaque semaine des décisions prises, ajoute-t-il. « Si le président de la République avait ce pouvoir, Cassam Uteem n’aurait pas démissionné quand il était question de voter la Prevention of Terrorism Act (PoCA). Il y aurait eu consensus », soutient Paul Bérenger. (v) Que le président de la République ait un rôle diplomatique en étroite collaboration avec le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Ainsi, le président de la République aura la possibilité de représenter le pays à des sommets des chefs d’État et en d’autres occasions. (vi) Augmenter le pouvoir de nomination du président de la République. « Quand nous étions au pouvoir, nous avons apporté des amendements pour que le président de la République puisse nommer des personnes. Aujourd’hui, c’est le président de la République qui nomme le chef juge ou encore les membres de la Commission électorale. Il faut aller encore plus loin dans l’intérêt de la démocratie », recommande Paul Bérenger.
Réforme électorale
Paul Bérenger se dit impressionné par le Draft Bill circulé vendredi « Je suis très impressionné par la vitesse et la qualité du travail du State Law Office et de sir Victor Glover. C’est presque fait. Bravo et merci ». Il a lancé un appel au PM pour qu’il vienne au plus vite avec un projet de loi.
Le MSM cherche des prétextes, selon lui. « Comme en 2005, le MSM cherche aujourd’hui des prétextes pour ne pas voter le projet de loi sur la réforme électorale. Je ne suis guère étonné. Si les députés du MSM ne votent pas le Bill, les Mauriciens, surtout les jeunes, trouveront le vrai visage du MSM. » Il a prévenu le MSM et le PMSD que si la majorité de ¾ nécessaire à la promulgation de la loi n’est pas obtenue au Parlement, il y a d’autres solutions. «Mem si pena 3/4, kapav amand la lwa pou ki bann kandida pa deklar zot apartenans etnik.» Un simple amendement (remplacer every candidate shall declared his community par may) permettrait, selon lui, d’abroger l’obligation pour les députés de déclarer leurs origines ethniques. Mais le MSM et le PMSD devront prendre leurs responsabilités s’ils ne votent pas en faveur du projet de loi, dit-il.
Les élections en Inde
Paul Bérenger a annoncé qu’il a fait parvenir des messages au nouveau président élu, Naraindra Modi, à M. Advani qu’il connaît très bien, à Mme Sonia Gandhi et à Rahul Gandhi. Il a ajouté que l’Inde, la plus grande démocratie au monde a une nouvelle fois donné un exemple de démocratie et que le monde entier doit tirer des leçons du déroulement des élections et de la performance de sa commission électorale. Il a souhaité bonne chance à la nouvelle équipe et à la grande Péninsule.
L’affaire MITD
Il se dit extrêmement heureux que Mmes Sudha Sing et Pascale Baudet ont été innocentées. Les ministres Bunwaree et Jeetah auraient dû démissionner, selon lui. Il ajoute que les messieurs du CCID devront aussi rendre des comptes. Il a aussi dénoncé la persécution contre, M. Madhow, président du syndicat de la MITDWU.
La situation à Macondé
Il a exprimé son soutien aux habitants de cette région qui font face à des moments difficiles. Il dit suivre la situation de très près avec Alan Ganoo et Josique Radegonde. Il a ajouté qu’il a évoqué ce cas avec le ministre Bachoo et qu’il attend une copie du rapport des experts.
CJSOI
Concernant ces jeux qui sont prévus à Djibouti, il demande au ministre des Affaires étrangères de revoir la participation de Maurice pour cause de sécurité.