DEBATS BUDGETAIRES – 16 AOUT 2016

Paul Bérenger : « Il faut dire la vérité à la population et à la jeunesse»

PB

Lors de son discours, le leader de l’opposition et du MMM, Paul Bérenger, a déclaré qu’«on a déjà perdu une année avec les prévisions farfelues et un ancien ministre des Finances surréaliste et en délire. Il faut aussi cesser de tout prendre à la légère et dire la vérité à la population et à la jeunesse».

Paul Bérenger a indiqué que le Budget présenté par Pravind Jugnauth contient des idées intéressantes. «Je salue les mesures prises par rapport aux enfants handicapés. Bravo aux ministres des Finances et de la Sécurité sociale.» Toutefois, a-t-il précisé, «il y a une déception en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté. Je vais suivre la situation de très près».

Autre point soulevé : la relance économique. «Notre économie est en panne. Ce Budget n’est pas un budget de relance économique ni de création d’emplois. Il faut cesser de tout prendre à la légère et dire la vérité à la population et à la jeunesse. Il faut aussi  s’appuyer sur les secteurs existants et revoir nos Business Models», a-t-il fait ressortir. Commentant l’estimation de 4,1 % de croissance économique pour l’année 2016-17, il a fait référence au don de l’Inde. « Est-il réaliste d’estimer que la croissance du PIB sera de 4,1% en 2016-17 ? », s’est-il interrogé en rappelant que la Banque de Maurice plaçait la barre à 3,8 %. Le doute est permis, selon lui, malgré le “grant” de Rs 12 milliards de l’Inde. Le déficit, actuellement de 3,3 % du PIB, se rapprocherait davantage des 5 % sans le don de l’Inde, a-t-il dit. Quand on se rappelle les prévisions farfelues de l’ex-ministre des Finances, approuvé par son Premier ministre, c’est du surréalisme ! Du délire !,  selon lui. Il a aussi  dit son scepticisme concernant les prévisions sur la dette publique. 63 % et 61 % du PIB en 2017 et 2018 respectivement représentent un taux toujours supérieur aux 60 % considéré comme la ligne rouge, a-t-il rappelé. Il ne faut pas aussi sous-estimer l’héritage BAI et les milliards de réclamations déjà lancées dans les tribunaux internationaux,  Betamax, CT Power, ainsi qu’un  gros projet au Morne agréé puis annulé, qui  pourraient ainsi venir alourdir la dette publique, selon lui. « Autres  inquiétudes concernent le déficit courant : les 5 % du PIB passeraient à 10 %, si on ne prend pas en considération l’argent qui transite par l’île Maurice pour l’Inde, à travers les Global Business Companies (GBC) qui bénéficiaient de l’accord de non double-imposition fiscale. Avec la fin de l’accord,  la dépendance de l’île Maurice sur les GBC n’est pas soutenable à moyen terme », a-t-il  souligné.

Lire le discours intégralement sur http//mauritiusassembly.govmu.org.

Debate no 27


Source: Le Militant

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