Zouberr Joumaye : « Le discours-programme a fait l’impasse sur un certain nombre de projets »
Pour ne pas rompre avec la tradition le premier député de l’opposition à prendre la parole, mardi dernier, dans le cadre des débats sur le discours-programme, fut Zouberr Joomye, nouveau élu du MMM, à l’Assemblée nationale. Pour lui, l’opposition n’a pas de désaccords majeurs avec le programme gouvernemental lu par le Président Kailash Purryag. Mais il dit noter que le discours-programme a fait l’impasse sur un certain nombre de projets.
Énumérant les points avec lesquels l’opposition MMM était d’accord, Zouberr Joomye a cité l’augmentation de la pension de vieillesse et des allocations sociales, et la compensation salariale ; l’introduction d’un salaire minimum ; l’abolition du CPE et l’allocation des subventions pour les examens de SC et de HSC ; l’institution d’une Utility Regulatory Authority ; l’installation des marchands ambulants dans un endroit attrayant pour leur permettre de poursuivre leur commerce ; la consolidation de la Gambling Regulatory Authority Act ; la destruction de la base des données contenant les empreintes digitales et les données biométriques ; la consolidation des pouvoirs de l’Electoral Supervisory Commission ; la décision de ne pas arrêter et condamner les journalistes dans le cadre de l’exercice de leur fonction ; et t l’ouverture d’une ambassade en Arabie Saoudite.
Zouberr Joomye a toutefois exprimé des doutes sur la réalisation de certaines mesures, à l’instar de l’introduction d’une législation sur la réforme électorale et le financement des partis politiques. Ces deux projets, a-t-il rappelé, figuraient déjà dans le programme gouvernemental 2000/2005 du MSM-MMM. Il a ajouté qu’un rapport avait été publié et deux Select Committees présidés respectivement par Ivan Collendavelloo et Emmanuel Leung Shing avaient été institués. Toutefois, a-t-il dit, aucun texte de loi n’a pu être présenté au Parlement et « nous espérons que l’Histoire ne se répétera pas ».
Il a aussi déclaré que le discours-programme a fait l’impasse sur un certain nombre de projets, dont MedPoint, et les concessions faites à Neotown et Jin-Fei, la commission d’enquête sur le Mauritius Turf Club et les abus de fonds spéciaux dans le Budget. « L’existence de ces fonds a toujours été décriée par l’actuel ministre des Finances », a-t-il rappelé. Il a aussi fait mention de l’avenir de la Banque de Développement et de la Mauritius Post and Cooperative Bank. Il s’est demandé si un amendement serait apporté à la Human Rights Act et si ceux responsables des pertes occasionnées par le hedging au niveau de la State Trading Corporation ou d’Air Mauritius seront identifiés et si l’Electoral Boundaries Report resterait dans les tiroirs du Premier ministre. Le député a aussi relevé l’absence de toute allusion à Tromelin.
Zouberr Joomye a aussi demandé des éclaircissements sur le rôle de la Financial Crime Commission et la possibilité des officiers de police d’adhérer à un syndicat. Il s’est dit en faveur de la présentation d’une Local Government Act inspirée de celle déjà adoptée en 2003 plutôt que des amendements. Pour conclure, il a plaidé pour un développement économique dans la justice sociale et le respect de l’environnement, une presse libre et indépendante et une politique énergétique et environnementale intelligente.