Le MMM contre la présentation d’un budget à la veille des élections
Lors de la conférence de presse hebdomadaire du MMM, samedi 26 juillet, Paul Bérenger a commenté la situation économique et politique et s’est prononcé contre le renvoi des travaux parlementaires. Il a aussi évoqué le renvoi du sommet de la Commission de l’océan Indien, la commission d’enquête sur les courses hippiques, la situation dans le secteur du transport public et les projets CTPower et métro léger.
Commentant la situation économique, le leader du MMM a cité le rapport du Fonds monétaire international sur l’économie mauricienne, dont les conclusions ont été publiées cette semaine,. « Je ne suis d’accord avec toutes les mesures préconisées, mais est un « wake up call». Si nous ne considérons pas ce que dit le FMI, nous n’allons pas progresser au niveau de la croissance, qui a connu un ralentissement ces dernières années », a-t-il déclaré. Il a dénoncé le Gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, qui avait indiqué que le climat pré-électoral n’est pas propice pour s’attaquer à la problématique de la croissance. « Time is of the essence. Il faut des mesures pour relancer l’économie », a-t-il insisté. Il a avancé que la priorité n’est pas la présentation du Budget national. Il a une nouvelle fois réclamé la tenue des élections générales avant la fin de l’année en ajoutant qu’il reviendra alors au nouveau gouvernement de relancer l’économie.
Situation politique
Au niveau politique, Paul Bérenger, a indiqué : «A ce jour, pena okenn alyans MMM-PTr. Mais je note que depuis le début des koz koze, il y a eu des avancées importantes». Il a cité notamment le draftde la loi sur la réforme électorale, qui est, selon lui, une avancée historique, et l’amendement constitutionnel concernant la déclaration ethnique des candidats aux élections générales. Paul Bérenger a également souligné que pendant ce temps, il n’y a eu aucun scandale. « Au contraire, Navin Ramgoolam a eu des réactions positives suite à mes PNQ, par exemple sur la Declaration of Assets». Il note cependant qu’il y a eu «enn big bang du kote souval lekours».
Par contre, il a exprimé son désaccord face au renvoi des travaux parlementaires au 7 octobre prochain. «Il serait souhaitable que le Parlement siège jusqu’aux prochaines élections, malgré les sommets internationaux», a-t-il déclaré.
Sommet de la Commission de l’océan Indien
Le leader du MMM a aussi évoqué le renvoi du sommet sommet de la Commission de l’océan Indien,. Le MMM sympathise avec la France, l’Algérie et les autres pays concernés par cette catastrophe, a dit Paul Bérenger. C’est un bon signe de solidarité, selon lui, mais il ajoute que c’est un coup dur pour les Comores. Il a souhaité que ce sommet se tienne l’année prochaine pour qu’il coïncide avec la célébration du 40ème anniversaire de l’indépendance des Comores et qu’en attendant, Maurice, Madagascar, les Seychelles et les Comores se concertent pour accorder leurs violons sur des sujets tels que les îles éparses et Mayotte entre autres.
Le MMM soutient les employés du secteur du transport public
En ce qu’il s’agit de la situation dans le secteur du transport public, Paul Bérenger a affirmé que le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, n’a pas le droit d’empêcher le National Remuneration Board (NRB) de fixer un salaire minimum dans ce secteur. « C’est vrai qu’en 2013, des syndicalistes avaient signé un accord pour une hausse
salariale payée sur trois ans. Ils avaient pris l’engagement de ne pas faire une nouvelle demande d’augmentation salariale avant 2016. ‘Me pas zot kin demande. Le NRB li nommé par le minis Travay’. Il a fait des recommandations. Il a pris plusieurs aspects en considération : la capacité de paiement des compagnies et l’économie nationale. Le NRB a fait son travail. Il a proposé un salaire minimum qui est plus élevé que les salaires actuels y compris la hausse de 19 %. En tant qu’ancien syndicaliste, je peux dire que les syndicats et les employés concernés peuvent compter sur notre solidarité », a dit Paul Bérenger.
Le projet CTPower
Paul Bérenger réitère sa demande pour un rapport de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Mondiale sur les besoins énergétiques du pays. « CT Power n’a jusqu’ici pas prouvé sa capacité financière. De plus, les actionnaires de CT Power Malaysia ne sont pas encore connus. C’est dans ce contexte que Navin Ramgoolam et moi rejetons le projet CT Power pour l’instant. L’avenir du pays est en jeu », a-t-il souligné.
Metro léger
Revenant sur ce projet, il a déclaré : « Au départ, 11 firmes internationales ont participé à l’appel d’offres. Six sont restées en course, jusqu’à qu’il n’en reste qu’une, après le retrait ou la disqualification de certaines. Nous n’avons plus le choix ». Il a ajouté qu’il ne s’oppose pas à cette firme indienne qui avait construit la Cybercité, mais selon lui, cette firme, a été blacklisted par le Daily Metro Rail Corporation indienne en 2009 pour travaux mal faits, sanction enlevée en 2011. « Il faut avoir la bénédiction du gouvernement indien. Nous demandons que l’on nous rassure puisqu’il s’agit d’un projet d’envergure qui va engager notre pays pour au moins 50 ans avant d’octroyer ce contrat à cette compagnie», a-t-il dit.
Commission d’enquête sur les courses hippiques
Le MMM salue la décision du gouvernement de mettre sur pied une commission d’enquête sur les courses hippiques et se réjouit que les attributions de la Commission d’enquête soient connues.
Pour lui, le point clé demeure le choix du président et de ses deux assesseurs. Il dit avoir une préférence tout comme Navin Ramgoolam pour un étranger. Il faut quelqu’un de solide pour la présidence, selon lui. Concernant les assesseurs, il faut des personnes courageuses, qui connaissent le milieu et qui ne sont pas prisonniers de cet univers mais ce n’est pas facile de trouver ces oiseaux rares, admet-il.