« Faisons la guerre à la violence »
La Commission des Femmes du MMM a tenu une conférence de presse ce matin pour dire qu’elle est outrée devant cette montée de violence dans le pays. Elle a réclamé la guerre à la violence. Elle a remis en question l’efficacité des mesures prises par le gouvernement contre la violence conjugale. Une nouvelle fois elle a fait une série de propositions pour faire face à ce fléau.
Lysie Ribot a exprimé son inquiétude face à ce dérapage social et sanglant. Elle a déclaré que ces derniers jours, la population a été témoin des cas atroces. Notre société est malade, a-t-elle ajouté. « Des multiples raisons peuvent être évoquées pour essayer d’expliquer l‘atrocité de ces cas. On pourrait penser que ce sont que des histoires de cœur qui ont mal tourné ou des cas de simple jalousie. Mais le mal est plus profond. Ce sont des cas d’hommes rongés par la jalousie et pire encore ils n’arrivent pas à accepté d’être délaissés, rejetés par leurs bien-aimées », selon elle.
Josique Radegonde, pour sa part a exprimé l’indignation de la Commission devant la montée de la violence contre les femmes « alor ki nou ena enn département spécifique pou mette en place bann mesures pou combattre la violence contre femme ki tombe sous la responsabilité de la ministre Martin». Elle a fait état d’une récente étude où il est mentionné que 25% des femmes mauriciennes ont connu une expérience en forme de violence physique, verbale, harcèlement, humiliation, abus, maltraitance et menace au cours de leur vie. Les facteurs relatifs à ces formes de violence sont l’alcool, la drogue, pouvoir – mo enn zom, moi ki mari – relation extraconjugal et problème financier, a-t-elle souligné. Elle rappelle que seulement 3% de ces cas sont rapportés à la police et 2% ont une couverture médiatique. La Commission tire la sonnette d’alarme depuis 2009, ce n’est qu’en 2012 que la ministre Martin avait annoncé quelle travaille sur un Domestic Violence Information System pour combattre la violence, rappelle-t-elle encore. Elle a réclamé une nouvelle fois un sursaut national et l’introduction des cours de civisme et de citizenship dans les écoles et également la présence d’un councellor dans chaque établissement scolaire pour pallier au manque de psychologue. Josique Radegonde a demandé à la ministre Mireille Martin de faire montre de plus de compétence. « Nous nous posons la question sur la compétence de ce ministère, et sur l’efficacité des mesures qui ont été prises. » Elle propose une consolidation des lois visant à mieux protéger les femmes.
Ariane Navarre-Marie a demandé ce que fait la ministre face à cette situation. Elle a dénoncé cette dernière pour sa déclaration qu’elle ne peut mettre un policier devant la maison de chaque femme. Ces propos ne sont pas rassurant et démontre la faillite de ce ministère. Elle réclame des excuses de la ministre.
Françoise Labelle, de son côté, a évoqué les cas de tentative de suicide et des suicides. Depuis le début de l’année, une demi-douzaine de cas a été notée, a-t-elle souligné. Elle rappelle que depuis 2012 la Commission tire la sonnette d’alarme et demande la mise sur pied d’un comité interministériel sur ce problème. Ce cri de cœur est tombé dans des oreilles des sourds, déplore-t-elle. Elle a répété que le suicide est un problème de santé et de disfonctionnement social. L’Etat doit jouer son rôle, dit-elle.
Pour conclure Lysie Ribot est revenue sur les propositions faites en 2010, entre autres, l’éducation de nos garçons dès leur plus jeune âge, des cours de civisme et de valeurs humaines, le respect de l’autre, de la femme ; que la femme n’est pas la propriété de l’homme et que dans le cas de mésentente, qu’elle peut se séparer d’eux ; les enseigner à gérer leurs émotions et qu’un problème peut se régler par le dialogue et non par les coups.Elle demande à tous de faire la guerre à la violence.