Jérusalem: Le Trumpisme de Trop?

 Retour en arrière. Le 2 novembre 1917, dans une lettre adressée à Lord Walter Rothschild, fervent pionnier pour la création d’un État juif en terre Palestinienne, le Ministre des aaires étrangères britannique d’alors, Lord Balfour, lui t tenir une déclaration dans laquelle le gouvernement britannique (encore eux!) se dit favorable à la création d’un tel État.

   Cette Déclaration de 67 mots, contenus dans une seule phrase, ne fut traduite concrètement que 30 ans après, en novembre 1947, par une résolution onusienne (181) décidant d’une partition de la Palestine; créant ainsi un État arabe et un État juif. Le Plan des Nations unies préconisait une Palestine faite d’une section juive, une arabe et un statut de corpus separatum (entité séparée) pour Jérusalem, Cité sainte.

   Cette résolution fut rejetée par les Arabes, qui déclenchèrent une oensive peu après la promulgation de l’État d’Israël par Ben-Gurion le 14 mai,1948. Israël, avec l’appui logistique militaire de certains pays occidentaux, sortit victorieux de ce conit et occupa une majeure partie du territoire prévu pour les arabes.

   Il faut souligner qu’à l’inverse de la reconnaissance d’Israël en tant qu’État par la communauté internationale, menée par les États Unis, à aucun moment, à cette époque, il n’y eut une quelconque tentative de leur part pour la création d’un État Palestinien, avec pour conséquence une situation intenable pour des millions de Palestiniens vivant dans des camps de réfugiés dans toute la sous-région.

   Au l des années, les conits arabes-juifs s’accentuèrent avec les résultats qu’on connaît. La terre palestinienne, délimitée par l’ONU en 1947, a été considérablement réduite en supercie, une véritable peau de chagrin, surtout après la guerre de 1967. Le territoire palestinien est en large partie sous occupation israélienne.

   Malgré les nombreuses résolutions des Nations Unies pour un retrait des terres occupées, Israël n’a pas cédé d’un pouce bénéciant d’un soutien ouvert ou tacite de la grande majorité des états occidentaux. Il y a eu plusieurs tentatives en vue d’une solution équitable et une  paix juste dans ce conit qui a connu des atrocités et des pertes pénibles: les accords de Camp David et ceux d’Oslo étant les plus conséquents.

   La cause palestinienne continue à émouvoir. La sous-région est le théâtre de stratégies géopolitiques de part et d’autre. Cela, malgré tout le bon vouloir de l’ONU qui, malheureusement, dans des situations semblables est impotente. Israël a continué de construire, avec impunité, des habitations pour la population juive dans les territoires occupés; allant même jusqu’à ériger un mur de la honte et pratiquer une politique d’apartheid.

   La communauté internationale – à travers la résolution 476 de juin 1980 – avait rejeté la loi passée par le Parlement Israélien déclarant Jérusalem dans sa totalité comme capitale d’Israël. Et par sa résolution 478 d’août 1980, le Conseil de Sécurité déclara la loi Israélienne comme une violation de droit international. Qui plus est, les Américains devaient réitérer, dans une lettre au leadership palestinien en 1991, que les États Unis ne reconnaissent pas l’annexion par Israël de Jérusalem-Est. 

   Les Palestiniens, eux, depuis quelque temps déjà,  ont changé leur fusil d’épaule. Ils ont assoupli leur position en ne mettant plus en cause l’existence d’Israël. Ils se sont déclarés pour l’existence de deux états vivant côte à côte avec Jérusalem-Est comme capitale d’un État palestinien.

   La décision du Président Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y faire bouger son ambassade est dangereuse, irresponsable et condamnable. Le voilà qui traîne son pays, soi-disant leader du monde libre, défenseur des droits humains et internationaux, vers l’isolement en faisant des résolutions de l’ONU. Malgré les appels pressants de ses alliés, il n’en fait qu’à sa tête, se cachant derrière une promesse électorale.

   D’un trait de sa plume orgueilleuse, le voilà qui met toute une région en péril. À peine son geste intempestif accompli que la violence a éclaté dans cette région, déjà sous grande tension, entraînant mort d’homme. Et ce n’est que le commencement. Il ne sait que faire des condamnations et des appels à la raison malgré la menace d’une nouvelle Intifada.

   En agissant ainsi, Donald Trump enlève des États Unis, la posture morale de se positionner en tant que médiateur, voire facilitateur, dans le processus de paix dans ce conit qui perdure.  Est-ce qu’il s’est conféré, sans que l’on sache, le titre de maître du monde? Ce serait trop simpliste de croire que son action tende à dévier l’attention des enquêtes en cours concernant la connivence de son camp avec la Russie durant la campagne électorale présidentielle ou encore de la situation explosive dans ses relations avec la Corée du Nord!

   L’Etat palestinien détient aujourd’hui le statut d’observateur non-État membre aux Nations Unies. Que le monde se débarrasse de son hypocrisie! Il est grand temps que ceux qui ne l’ont pas encore fait reconnaissent La Palestine dans ses pleins droits. Que l’on rende justice à ce vaillant peuple qui a subi des sourances et des atrocités inimaginables dans la quête de leur dû légitime et de mener une vie paisible. C’est leur dernier salut !

Vijay Makhan

10.12.17

 

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